Jean Raine, Frédéric Benrath, Jorge Camacho, Corneille, Mélanie Delattre-Vogt, Fred Deux, Wilhelm Freddie, Alberto Gironella, Frédéric Khodja, Jim Leon, Christian Lhopital, Robert Malaval, Emile Malespine, Daniel Nadaud, Max Schoendorff, Jean-Claude Silbermann, Pierre Tal-Coat, Raoul Ubac

"Portrait de galeriste" par Grégoire Prangé
Si tous les chemins ne mènent pas forcément à l’art contemporain, nous pouvons cependant dire qu’ils sont nombreux à y conduire, et variés. Passionné insatiable, collectionneur précoce, touche-à-tout du monde de l’art, Michel Descours n’est pas un galeriste comme les autres. Antiquaire lyonnais depuis 1975, il inaugure une librairie spécialisée en art dans les années 1980, puis s’ouvre à la peinture et au dessin avant de présenter des artistes modernes et contemporains, depuis 2013.

Certaines personnes sont plongées dans le monde de l’art dès leur plus tendre enfance, passionnées dès leur plus jeune âge. C’est le cas de Michel Descours, qui commence à collectionner à l’âge de 14 ans, avec une fièvre qui ne l’a depuis jamais quitté. À trente ans, après quelques années de théâtre à Paris, il ouvre à Lyon une boutique d’antiquaire, d’abord consacrée au mobilier et aux objets d’art, puis rapidement ouverte à la peinture et au dessin. Dans la foulée, il ouvre dans les années 1980 une librairie toute entière tournée vers les arts, sans équivalent en France, avec un fonds regroupant des dizaines de milliers d’ouvrages. En 2009, un deuxième espace est inauguré, dédié aux beaux-arts, qui s’ouvre peu à peu à l’art contemporain.

Car pour l’antiquaire désormais galeriste, il n’y a pas de cloisonnement à dresser entre les arts, comme peuvent l’illustrer certaines de ses expositions, à l’image de Surréalistes, certes (2015) qui s’arrête sur la permanence du regard surréaliste chez certains artistes contemporains, ou de Le moi en face. Autoportraits de Giordano à Molinier (2016) regroupant une quarantaine de peintures et dessins du XVIIe au XXe siècle. Cette porosité entre les arts et les époques se manifeste de la plus belle des manières dans les expositions Varia qui, chaque automne, regroupent les plus belles acquisitions de l’année, mêlant art contemporain et peinture classique, pouvant mettre en regard Raoul Ubac et Antoine-Louis Barye.

Aujourd’hui, la galerie se tourne joyeusement vers l’art contemporain, et notamment vers des artistes qui expérimentent les médiums traditionnels – la peinture, le dessin ou la sculpture. Elle se penche aussi sur des artistes ancrés dans l’histoire de l’art des 50, dernières années dont la notoriété a pu décroître et sur lesquels beaucoup de travail reste à faire.

À ce propos, Jean Raine est un personnage fondateur. Peintre et écrivain belge, membre du groupe CoBrA, ce dernier s’est éteint à Rochetaillée-sur-Saône en 1986, non loin de la galerie lyonnaise donc. Depuis environ cinq ans, cette dernière a pris en main la promotion de son œuvre, par les recherches et la diffusion, en liens étroits avec la famille. Nous pouvons dire que c’est par Jean Raine, véritablement, que la galerie s’est ouverte à l’art contemporain, c’est avec lui qu’elle a commencé à le promouvoir, et ce chemin reste grand ouvert.

Depuis plus de quarante ans, Michel Descours a développé ses activités à Lyon, tout en étant présent dans de nombreuses foires et événements parisiens ou internationaux. Il dispose aujourd’hui, dans cette ville qu’il affectionne tout particulièrement, de deux espaces d’exposition et de deux librairies, entre Bellecour et Carnot. Très lié à Paris, il ne s’y était pourtant jamais exporté. Cela pourrait changer courant 2019… Affaire à suivre donc, tout comme le développement contemporain de cette galerie qui garde les pieds bien ancrés dans l’histoire de l’art.