Il a trouvé son nom en tirant des lettres dans un chapeau. Jean Raine est l’invité d’honneur du salon de Lyon et Sud Est qui se tient jusqu’au 5 décembre. Plusieurs grands formats sont présentés. « C’est un compagnon de route. Il a séjourné trente ans à Lyon. On ne l’a pas oublié » justifie Jean-Louis Mandon, président du salon, en évoquant ce proche de Magritte, disparu en 1986, à Rochetaillée-sur-Saône. Dans le catalogue, Rosabianca Mascetti évoque avec justesse « sa peinture baroque et fantastique, née d’un geste violent et athlétique, ivre de couleurs ».

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Cette 83e édition rend aussi hommage aux disparus lyonnais de l’année. Thérèse Contestin, et ses compositions minutieuses, construites autour d’ assemblages de petits signes très personnels. Claudette Espallergues, l’artiste qui aimait les mannequins, et ses personnages aux visages attachants et expressifs en papier mâché. Paul Siché et son goût pour les foules paisibles et stylisées.

Les organisateurs ont aussi voulu accorder une belle place à l’estampe contemporaine. Ils ont invité l’Empreinte, association d’artistes peintres et graveurs de Rhône Alpes, et Envers- Endroit, une autre association, installée, elle à Macon.

Ils incitent à découvrir que la gravure est bien vivante et que les matériaux nouveaux ouvrent de nouveaux horizons. Jean-Louis Mandon, également président de l’Union Régionale des Arts-Plastiques, encourage les visiteurs à évaluer « technique et inspiration » et à apprendre à « discerner le facile du nécessaire ».

Enfin, au centre de l’espace, on ne peut rater l’installation de Michel Rémy Bez, autour de la « Liberté de la presse », réalisé avec la complicité de quatre autres artistes. Ce plasticien isérois (co-organisateur de la fête des feuilles du Parc de la Tête d’or, de 2000 à 2008) est un adepte de la récupération. En témoignent ces œuvres à base de grillages, journaux et magazines qui ne vont pas sans faire de vagues.

Isabelle Brione