Paru dans "LE PROGRÈS"
le 10/07/2013

L’œuvre fébrile de Jean Raine, à découvrir tout l’été à la galerie Descours

Si l’on croise souvent ici et là (au Musée des Beaux-Arts notamment) des œuvres de Jean Raine, il est beaucoup plus rare de découvrir une exposition monographique consacrée à cet artiste, né en Belgique en 1927 et décédé en 1986 dans la région lyonnaise…

En une quarantaine d’œuvres, dessins et peintures, la galerie Descours présente une sorte de synthèse de son parcours éclaté : proche, à ses débuts, de la mouvance surréaliste belge (René Magritte, Marcel Lecomte et Louis Scutenaire), puis du groupe CoBrA, de son ami Pierre Alechinsky, Jean Raine partageait ses activités entre l’art, l’écriture (la poésie surtout) et le cinéma, pour lequel il a travaillé avec Henri Langlois à la Cinémathèque française.

En 1961, il perd la perception des couleurs et travaille des séries d’encre noire sur papier, retrouve ses facultés lors de sa période américaine (1966-68), avant de s’installer à Rochetaillée en bord de Saône… Mais qu’il nous plonge parmi ses tourbillons de couleurs fébriles ou bien nous laisse médusés face à ses créatures fantastiques aux regards hallucinés, Jean Raine nous saisit toujours par l’urgence de sa peinture, les sensations franches et riches qu’elle adresse directement à notre corps. Jean Raine explore notre profonde animalité et nos pulsions les plus inconscientes, les restitue sur le papier et nous entraîne dans une sorte de vertige sidérant.

Jusqu’au 14 septembre à la Galerie Michel-Descours, 44, rue A.-Comte, Lyon 2e. Tél. 04 72 56 75 97.

Fabien Giacomell