La galerie Henri Chartier célèbre ses cinq ans le samedi 22 janvier. A cette occasion nous vous présenterons, dans notre nouvel espace rue René Leynaud, quelques œuvres rares et exceptionnelles de l’artiste Jean Raine (1927-1986), jusqu’au 24 mars 2012.
Depuis sa mort, de multiples expositions lui ont été consacrées, au musée d’Art Moderne d’Ostende en 2006, à la Fondation Armando Alvares Penteado de Sao Paulo en 2007, au Musée des Beaux-Arts de Lyon en 2008 ou encore à la maison Descartes à Amsterdam en 2010. Ancien membre du groupe Cobra, il nous laisse une œuvre très vaste, 2000 peintures et dessins, différents écrits, œuvres cinématographiques…
Son art fut une constante recherche de l’indépendance de l’esprit, de la créativité sans entrave mais aussi une lutte personnelle, un véritable exutoire, l’urgente expulsion de pensées dont il voulait s’extraire. Il en résulte une expression brute et brutale, une œuvre tourmentée, la retranscription d’une démence intérieure.
C’est une œuvre physique, issue de contorsions de l’esprit et du corps. Des visages distordus, des paires d’yeux qui nous fixent sont des repères au sein d’une association de formes consubstantielle. Ces regards pénétrants, parfois narquois parfois glaçants sont des marques d’humour noir, de délires dont l’artiste sort libéré et amusé.
« Mon œuvre picturale apparaîtra sans doute comme une tératologie complaisante à l’horreur, mais entre autres significations complexes qu’elle revêt, dans le dynamisme créateur de mon expression poétique, elle est sur un plan mythique, une tentative de retrouver l’homme en germe dans une originelle animalité »1
L’exposition sera centrée autour de l’œuvre Fin de comédie, 1971, 220x300cm, acrylique sur papier marouflée sur plastic. Cette pièce monumentale, issue de la série des Très grandes acryliques servit de décor à des représentations de pièces de Samuel Beckett. Plus de trente pièces allant de 1955 à 1986 seront également présentées.
Lors du vernissage, Patrice Béghain, ancien adjoint à la culture et au patrimoine de la Ville de Lyon, dédicacera son nouvel ouvrage « Une histoire de la peinture à Lyon » paru aux Editions Stéphane Bachès, dans lequel il consacre une chapitre à l’artiste. Patrick Laupin, écrivain, Stéphane Mallarmé Edition Seghers, L’homme imprononçable édition La rumeur libre, mais aussi avec « le bel aujourd’hui » désordres consenties de Jean Raine, fera une lecture de la Lettre à Monsieur le Percepteur, écrite par l’artiste en 1961.