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Je ne prétends pas faire une biographie complète de Jean Raine, ni une histoire institutionnelle du Club Antonin Artaud. Mon travail se situe à mi-chemin, et il tentera de faire des allers et retours entre la micro histoire de Jean Raine et du Club Antonin Artaud et la macro histoire des mouvements artistiques et scientifiques de l’époque.

Si la problématique que je traite, “Jean Raine et le Club Antonin Artaud (1962-1965)”, paraît, à première vue, bien circonscrite dans le temps et l’espace, elle s’avère ressembler à l’“Effet de vérité” de Jean Raine lorsqu’on veut en tracer les traits. Les milieux académique, scientifique, artistique s’imbriquent et se mélangent à travers la nébuleuse des rencontres et des réseaux (Cobra, Surréaliste, ULB,..). J’ai choisi Jean Raine pour peindre la situation parce qu’il a été personnellement impliqué dans une multitude de facettes de la problématique traitée : il fut l’artiste, le souffrant, l’aidant, le proche de psychiatres, d’artistes, de patients. Il fréquenta les institutions hospitalières, extra-hospitalières, les salles d’expositions, il connut et fut témoin de la complexité des problèmes de communication de l’époque.

Il y a déjà eu des travaux sur Jean Raine et des travaux sur le Club Antonin Artaud, mais personne n’a étudié Jean Raine dans Artaud et Artaud dans la vie de Jean Raine.
Pourtant ce lien est toujours physiquement présent dans la salle de réunion du Club et il me sert maintenant à présenter l’objet de mon enquête. Là, dans cette salle, se trouve le tableau “Souvenir de club” de Jean Raine, qui se trouve aussi sur la page de garde de ce travail. Il est chargé de significations puisque c’est une oeuvre laissée, en souvenir, au Club Antonin Artaud, lors du départ de Jean et Sanky Raine pour les Etats-Unis. C’est aussi une des peintures que Jean Raine a réalisé sous psilocybine3 lors de ses expériences avec le docteur Crahay, chargé de cours à l’ULB et travaillant à l’hôpital Brugmann. Expériences qui le mèneront à témoigner à Paris, lors une conférence organisée par le docteur Ferdière, psychiatre ayant suivi Antonin Artaud.