Comme titre de cette première exposition monographique dédiée depuis 2000 à Jean Raine (1927-1986) à Paris, nous avons choisi ces trois mots de Bernard Lamarche-Vadel, qui écrivait en 1994 : Peindre, boire et mourir, vaincre la séparation qui lui conféra d’abord son visage et son nom, telle fut l’exigence absolue de Jean Raine, mais aussi par voie de conséquence ce qui confère à son œuvre sa vérité intense, c’est à dire sa beauté.
Intensément vraie et belle, la peinture de Jean Raine ne ressemble à nulle autre, même si elle s’est élaborée dans l’énergie du Surréalisme belge et de CoBrA, auxquels l’artiste a participé sans jamais s’y circonscrire. Bernard Lamarche-Vadel, mais aussi René Magritte et Marcel Broodthaers, Henri Langlois et Kenneth Anger, Pierre Alechinsky et Frédéric Pajak... Jean Raine est le centre d’une constellation d’artistes, d’écrivains et de cinéastes qui donne la mesure de son importance et de sa singularité.
Déployée autour d’une peinture monumentale de 1982, L’anémone et le hibou, l’exposition explore, en une vingtaine d’œuvres représentatives de son évolution, la dimension à la fois gaie et tragique (l’expression est de Marcel Broodthaers) de cette œuvre bouleversante.