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L’écrivain Jean-Noël Orengo, lauréat du prix Sade et du prix Flore en 2015 pour son roman La Fleur du Capital (éditions Grasset & Fasquelle), retrace en profondeur la vie et l’oeuvre de Jean RAINE, en s’attachant notamment à corriger nombre d’erreurs et d’approximations contenues dans les publications antérieures.


Vivre en peinture retrace le parcours de l’artiste depuis ses dessins et collages dès l’après-guerre, influencés par ses rencontres avec les surréalistes belges, sa proximité et ses amitiés au sein du mouvement CoBrA, de 1949 à 1951. S’ensuit une interruption de dix ans, consacrée au cinéma aux côtés d’Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, et c’est réellement en 1960 que Jean Raine s’affirme en tant qu’artiste sous l’impulsion de Pierre Alechinsky et de Marcel Broodthaers, organisateurs de ses premières expositions. Il entame dès lors une série de grandes encres habitées de personnages fantasmagoriques ou cauchemardesques, puis, à San Francisco, en pleine période hippie, il découvre la couleur. De 1970 jusqu’à sa mort en 1986, il multiplie les séries, à raison de deux par an, réalisées en France et en Italie, où se mêlent peinture et dessin. La chronologie des dessins et des peintures permet de mieux percevoir les métamorphoses qui s’opèrent au fil du temps, aboutissant à des all-over de plus en plus abstraits qui peuvent atteindre des formats impressionnants. Les titres de ses tableaux — Ecueil des faux serments, Sous l’aile d’un moulin rose, Cercueil pour un nombril — participent de la fureur et du mystère de ce théâtre tourmenté et haut en couleurs encore méconnu du grand public.


De son vrai nom Jean Geenen, Jean Raine est né en 1927 à Schaerbeek, en Belgique. En 1945, il rencontre Pierre Alechinsky qui l’introduit auprès du groupe CoBrA, auquel il participe en tant que poète et cinéaste. Attiré par le surréalisme, il fréquente René Magritte et André Breton. Dès ses débuts en peinture et dessin, il expose dans de prestigieuses galeries. De 1966 à 1968, il séjourne à San Francisco où il découvre la peinture acrylique et l’action painting, puis s’établit définitivement à Lyon. Sa peinture gestuelle, complexe et troublante, profondément lyrique, constitue un carrefour étonnant entre expressionnisme et psychédélisme hallucinatoire. Il meurt en 1986 à Rochetaillée-sur-Saône, près de Lyon.


Un article dans le Blog des Arts de Paule Martigny
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