RAINE DE BEAUTÉ
Gallia Valette-Pilenko
in let’s motiv mai 2010 #3
Poète, cinéaste, écrivain, Jean Raine fut surtout peintre, contemporain de l’aventure surréaliste comme du groupe Cobra, son oeuvre picturale est à (re)découvrir jusque fin mai
Tandis que s’ouvre au Musée des Beaux Arts une importante exposition des frères Van Velde (dont on reparlera prochainement) la galerie Henri Chartier propose des lithographies de Bram Van Velde comme en écho mais aussi et surtout des peintures de Jean Raine. _ Artiste impossible à cataloguer, mort en 1986 à Rochetaillée sur Saône, Jean Raine a laissé une oeuvre prolifique de près de 2000 oeuvres. Quelques beaux exemples sont exposés dans la minuscule galerie de la rue Burdeau, Une vingtaine de pièces en tout qui rendent compte de l’univers délirant et fantastique de ce peintre belge qui fréquenta beaucoup Henri Langlois et André Breton..
De Tête de bois à Roue libre en passant par Élixir pour mon chat les titres sont aussi évocateurs que les toiles elles-mêmes bien que les liens ne soient pas toujours faciles à établir Normal quand on sait qu’il les baptisait après les avoir réalisées “Essayiste de la provocation jusqu’à la liquidation physique du provocateur” comme il est écrit dans le catalogue du Centre d’Art Contemporain de Saint Priest , Jean Raine aspire le spectateur dans sa spirale délirante du trait assuré et vif de ses dessins à celui plus tremblé et ténébreux de ses acryliques. C’est un monde peuplé de figures grinçantes et sombres, maelström de couleurs et de coups de pinceaux rageurs qui rend compte de ses angoisses, hantises et démons. D’autant que s’il y a peu d’oeuvres elles embrassent toute la vie de l’artiste. Et les dessins sont des bijoux d’humour et de sarcasmes qu’on pourrait presque s’offrir (à condition de se serrer un peu la ceinture).
Coup d’œil
Le Petit Bulletin
Du 28.04 au 04.05.10
La Galerie Henri Chartier consacre à nouveau une petite exposition à Jean Raine (1927 - 1986) cinéaste poète et peintre proche du groupe Cobra et féru de Surréalisme. Les œuvres présentées sont très belles et très diverses : une acrylique intitulée "Sous l’aile du moulin rose" entraîne dans un grand mouvement circulaire plusieurs formes indéfinies parmi lesquelles on devine une femme nue ; des encres nous plongent au sein de leurs méandres obscurs et tourmentés ; quelques dessins jouent avec les mots, des lettres et des signes abstraits... Une création mue par l’urgence, le hasard, l’angoisse, l’hallucination, toujours déconcertante et émouvante.
Jean-Emmanuel Denave